Décharges de Dollemard : diagnostic environnemental et propositions de solutions

En parallèle, la Ville du Havre a prévu de réunir prochainement l'ensemble des acteurs susceptibles d'intervenir dans la lutte contre cette nuisance de sorte à mobiliser les réflexions et les moyens. De plus, elle a prévu d'accentuer les efforts de ramassage de déchets qu'elle finance depuis les années 2000 à travers la prestation de l'association Aquacaux, marché de prestation qui bénéficie d'une augmentation de 30 % en 2018.

Outre l'actualisation de l'étude de 2011, un cahier des chargers sera présenté aux partenaires en juin 2018, en vue de mobiliser les financements.

L'étude de 2011 : un diagnostic à approfondir

Rappel des faits : dans les années 60, les habitants de toute la côte ont pris l’habitude de jeter leurs déchets depuis le haut de falaises. Des zones de déversement ont notamment pu être recensées sur la frange littorale du cap d’Antifer jusqu’au Havre. Les activités de décharge de matériaux et de déchets d’activités du BTP ont débuté illégalement dès 1962 depuis les falaises de Dollemard, à l’initiative de quelques propriétaires monnayant l’accès à leurs terrains.

Dès 1989, la Ville du Havre tente de réglementer ces activités par la création d’un Groupement d’Intérêt Economique visant à mieux contrôler la nature et le lieu de déversement des déchets. Suite à de nombreuses irrégularités, la municipalité décide en 1994 d’interdire tout rejet de déchets et exploitation des décharges de Dollemard par arrêté municipal. Mais ce n’est qu’après une succession d’arrêtés municipaux et préfectoraux qu’en 2000, les quatre entreprises cessent leur activité définitivement et démantèlent les sites.

Depuis 2009, les déchets provenant des anciennes décharges de Dollemard font l’objet d’un ramassage annuel moyen d’environ 1 à 2 tonnes de déchets par l’association Aquacaux dans le cadre d’un marché de 22 000 €/an avec la Ville du Havre.

En 2011, la Ville du Havre a commandé une étude - dont la conclusion est disponible ici - afin de disposer d’un diagnostic environnemental du site des anciennes décharges de Dollemard. Cette étude a permis de faire un état des lieux du site, d’estimer les impacts environnementaux et d’envisager quelques pistes de solutions. Il ressort de cette étude que le volume de déchets est estimé à 217 260 m3, pour un poids estimé de 400 000 tonnes (Etude de 2011, tome 5, tableau page 18), dont 96% de terres, sables et gravats qui n’ont aucun impact environnemental. La quantité de déchets posant des problèmes environnementaux (plastiques, caoutchouc) est estimée à 3 950 tonnes (Estimation tonnage DIB (déchets industriels banals)) et ceux posant des problèmes de sécurité (métaux) sont estimés à 11 850 tonnes.

Cependant, du fait du mélange de ces déchets avec les terres, sables, gravats mais également avec les éboulements de falaises, les solutions pour enlever ces déchets sont complexes et risquées : accès au site, risques d’éboulements, volumes à trier…

Les premières pistes évoquées dans cette étude sont approximatives : 20 millions d’euros estimés pour un curage total des cônes de décharge, avec des propositions de solutions techniques qui restent à approfondir.

La Ville du Havre a décidé d’approfondir l’étude de 2011, qui relevait du diagnostic, afin d’explorer des solutions opérationnelles visant à résorber la pollution issue de ces anciennes décharges. Le cahier des charges est en cours de rédaction. L’étude fera appel à des compétences techniques très diverses relevant du génie civil (géologie, érosion, géotechnique), de l’analyse des impacts environnementaux (faune, flore, littoral), des déchets et sols pollués. La Ville du Havre s’attache à conduire cette étude en association avec les partenaires publics, et à tenir informé un comité de suivi constitué d’associations environnementales.

Consultez la conclusion de l'étude Diagnostic environnemental et propositions de solutions de gestion des décharges de Dollemard - Tranche conditionnelle : définition de solutions d'optimisation de gestion en cliquant ici. 

L'ensemble de l'étude est disponible ci-contre.