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Un Été au Havre

Deux arches monumentales entrelacées entre ville et port

Un Été au Havre / Catène de containers, de Vincent Ganivet

C’est sans doute l’œuvre qui a le plus tapé dans l’œil des Havrais dès ses premières esquisses : ériger deux arches de quinze et vingt-et-un containers s’entrecroisant à 25 m au-dessus du sol, le pari semblait tout aussi audacieux que le symbole qu’il portait si haut. Pourtant, ce mécano géant et coloré trône bel et bien aujourd’hui quai, Southampton, bien campé sur ses deux jambes que l’on voit de loin, dans l’enfilade de la rue Paris. "Je travaille depuis de nombreuses années sur les courbes que produisent les chaînes en suspension – dites courbes caténaires -, que de tout temps les architectes ont utilisé pour tracer des arches 'autoportantes', explique Vincent Ganivet, plasticien génial à qui l’on doit Catène de containers. Elles m'ont permis d'élever des structures de plusieurs mètres de haut avec divers matériaux, toujours détournés du quotidien. C'est donc tout naturellement qu'au Havre, l'envie m'a prise d'y adapter un bloc démesuré et bien typique du paysage : le container."

Jeu de construction géant

Prouesse technique dans sa conception et son assemblage, Catène de containers a pris corps dans l’entreprise havraise de carrosserie Carrocéan.  La réalisation des fondations en béton et le grutage des différents éléments ont également été confiés à des sociétés de BTP de l’agglomération. A la croisée de la ville et du port de commerce, sur le quai Southampton, dont le réaménagement est déjà engagé, l’arche double renvoie fièrement l’image d’une place portuaire sûre de sa puissance, confortant sa place de leader français pour le trafic des porte-conteneurs. Symbole d’une économie industrialo-portuaire qui a forgé l’histoire et l’identité du Havre, l’œuvre de Vincent Ganivet voit haut et loin, tendu vers un avenir résolument joyeux. "Catène de containers est une sorte de jeu de construction démesuré qui renvoie, paradoxalement, à la petite enfance" aime encore à dire son talentueux auteur. Il est vrai qu’à contempler ces Lego géants la tête en l’air, on se sent effectivement tout petit.