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Les premiers pas littéraires de jeunes Tunisois

MÉDIATION - Des collégiens de Tunis ont fait naître et raconté des histoires vraies, sous la houlette de l'écrivain François Beaune

Imaginé pour le festival Le Goût des Autres 2019, le projet Tunis-Le Havre : voyage en francophonie a donné naissance à un florilège d’histoires vraies écrites et racontées par des collégiens issus des deux villes. Retour dans les premiers pas littéraires des jeunes Tunisois, sous la houlette de l’écrivain « méditerranéen » François Beaune avant de vous donner rendez-vous dimanche 20 janvier à 15 h à l’Esperluette.

En ce vendredi 11 janvier 2019, l’ambiance est à La Nouvelle Star dans l’amphithéâtre de l’Institut Français de Tunisie. Remplie d’adolescents que le stress rend volontiers chahuteurs et de parents pas peu fiers de leur progéniture, la salle est comble, joyeusement bruyante, et la scène n’attend plus que les jeunes auteurs-lecteurs. Ils s’appellent Ahmed, Latifa, Brandon, Kenza, Mohamed, Rania, ou Marouan, et tremblent un peu au moment de se camper devant le micro pour raconter leur histoire. Heureusement, François est là… comme toujours, pour les aider à avoir confiance et à se lancer. Au terme des six ateliers d’écriture qu’ils ont partagés tous ensemble durant deux mois, l’écrivain français est devenu leur grand frère, leur « coach », leur fil rouge, celui qui leur a mis un stylo dans les mains, qui leur a appris à poser les bonnes questions et à écouter attentivement les réponses, celui sans qui toute cette histoire vraie ne serait jamais arrivée.
Chacun y va donc de son texte appris par cœur, l’anti-sèche pliée au fond de la poche, relue une énième fois dans la pénombre de la salle avant d’entrer dans la lumière… et le récit. Ils en ont vécu de drôles de choses en si peu de temps, pour se retrouver là, face à leurs copains de classe, à raconter leur petite tranche de vie souvent familiale qu’eux-mêmes ignoraient encore il y a encore quelques mois. Le papa, étudiant, qui lutte courageusement pour l’indépendance, la maman qui participe à une émission pour enfant et en torpille l’enregistrement, le grand-père, cordonnier, qui se fait escroquer dans les grandes pointures par un marchand libyen, la petite sœur qu’on ne veut pas vraiment et qu’on adore finalement, l’arrière-grand-père épargné miraculeusement par les bombardements allemands, les histoires d’amour impossibles, les petits miracles et les grands drames familiaux : les récits s’enchaînent, à peine ébréchés par quelques conjugaisons hasardeuses et autres petits trous de mémoire. A chaque point final, son lot d’applaudissements nourris et de sifflets enthousiastes. A la sortie de l’amphithéâtre, l’avis était unanime et toujours aussi enthousiaste : « On a vécu une super expérience avec François. Trouver une histoire, l’enregistrer, la raconter avec nos mots et en plus devant tout le monde, c’était pas évident. Mais on a adoré le faire. Ca nous a appris plein de choses sur nous, nos familles, nos amis. » De là à devenir écrivain ? La Méditerranée a encore le temps de couler sous les ponts…

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