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Sport

Luka Mkheidze, médaillé de bronze en judo aux JO : « La réussite de tous ! »

Né en Géorgie il y a 25 ans, pays qu’il a fui avec ses parents vers l’âge de 12 ans, réfugié en Pologne, puis en région parisienne avant d’arriver au Havre, le judoka Luka Mkheidze a décroché aux JO de Tokyo la première médaille olympique de la délégation française !

  • lehavre.fr : Que ressent-on quand on vous passe la médaille de bronze autour du cou ?

Luka Mkheidze : Ce sont des années de travail qui défilent dans ma tête ! Beaucoup de bonheur, de plaisir, et à ce moment-là, j’ai pensé à mes proches, à ma famille, à tous les gens qui m’aiment, qui ont cru en moi. J’ai reçu énormément de messages de félicitations, de France et de Géorgie, d’où je suis originaire, et, dix jours après la compétition, je n’ai toujours pas fini d’y répondre ! Cela fait chaud au cœur, cela veut dire que les gens m’apprécient et qu’ils sont très fiers de ma réussite.

  • lehavre.fr : Les difficultés que vous avez rencontrées dans votre vie ont-elles contribué à cette réussite ?

L.M. : Oui, c’est ce qui m’a aidé à aller toujours plus loin. Quand je suis arrivé en France, je ne parlais pas la langue, je savais qu’il fallait que je travaille toujours plus, cela a forgé mon caractère et m’a poussé à me surpasser à chaque fois. C’est en me surpassant que j’ai réussi à progresser, mais pas seulement dans le judo. Si je n’avais pas eu ce parcours-là, je n’aurais pas réussi à remporter une médaille de bronze pour la France ! C’est un rêve qui se réalise, même si, évidemment, je visais l’or, mais cette médaille de bronze représente énormément de bonheur.

  • lehavre.fr : Vous avez été licencié au Judo Perrey Guerrier, avez-vous conservé des liens avec ce club havrais ?

L.M. : Oui, dès que je rentre au Havre, je vais voir mon ancien entraîneur, Thomas Destin. Auparavant, quand j’avais un peu plus de temps, j’accompagnais les jeunes en compétition. C’est un peu plus difficile maintenant mais, dès que je le peux, je viens avec plaisir. Depuis des années, je suis les jeunes du club. C’est drôle d’ailleurs, certains sont maintenant en sport-études à Rouen alors que je les ai connus en benjamins ou minimes, et désormais ils me dépassent en taille !

  • lehavre.fr : Êtes-vous conscient d’être un exemple pour tous ces jeunes ?

L.M. : Je ne m’en rends pas compte mais on me le dit ! Peut-être que certains ont eu envie d’entrer en sport-études, de tenter leur chance grâce à mon parcours. Il faut croire en ses rêves !

  • lehavre.fr : À qui voulez-vous dédier votre médaille ?

L.M. : Je dédie cette médaille à ma famille, ma copine, mes entraîneurs… Mais il y a tellement de monde qui m’a accompagné, qui m’a donné quelque chose, que je ne peux pas dédier cette médaille à quelqu’un en particulier ! Beaucoup de personnes sont intervenues dans mon parcours. Quand j’ai constitué mon dossier pour obtenir la nationalité française, j’y ai ainsi inclus une lettre qu’Édouard Philippe avait rédigée, cela a beaucoup compté. Mon club et le sport-études de Rouen avaient également appuyé ma demande. Et il y a également quelqu’un qui m’a énormément aidé dans mes démarches : un professeur de français, Jean-Marc, bénévole au Secours catholique, je le remercie vraiment. Tout comme le collège Jacques-Monod et le foyer des Neiges, quartier où j’habitais, qui m’avaient épaulé pour intégrer le sport-études de Rouen. Et encore le club du Judo Perrey Guerrier, particulièrement Thomas Destin et Morgane Brunet, qui m’ont poussé à rejoindre un club parisien (NDLR : Luka est actuellement licencié à Sucy-en-Brie). Ils auraient pu être égoïstes, pour eux, ç’aurait été bien que je reste licencié au Havre, mais ils voulaient que je réussisse. Et, au judo, pour réussir, il faut aller à Paris, on ne peut pas rester dans les clubs régionaux. Alors cette médaille n’est pas que ma réussite, c’est la réussite de tous !