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Culture

Nino Gotfunk : de la funk, mais pas que !

« Je vois ce projet comme un "album conteneurs" »

Entre funk, hip-hop, trap et gospel : pourquoi choisir ? Le premier album de l’artiste havrais Nino Delaune ̶ alias Nino Gotfunk ̶ , intitulé Hybridity, est tout cela à la fois. Une œuvre qui porte bien son nom et vous invite au voyage.

LH Océanes : Quel a été votre parcours musical, de vos débuts jusqu’à ce premier album ?

Nino Gotfunk : J’ai commencé la musique très jeune, par l’intermédiaire d’ateliers d’éveil musical au Conservatoire. Puis, en grandissant, je me suis un peu détourné de cet enseignement plutôt académique pour me diriger vers une pratique autodidacte. Je me suis alors exercé au piano et à la guitare, avant de reprendre un enseignement musical plus traditionnel en MJC (Maison des Jeunes et de la Culture). Mon premier groupe Papam Faya (ndlr : dans lequel il jouait aux côtés d’Oceng Oryema, autre artiste bien connu de la scène musicale havraise) a également été une étape importante dans mon parcours et m’a permis de découvrir le plaisir de la scène. Puis, c’est en 2016 que j’ai décidé de me lancer en solo, notamment grâce à un concours musical organisé par l’enseigne Au Bureau et Virgin Radio, qui m’a permis de représenter la ville du Havre lors de la grande finale nationale à Paris dans le studio du célèbre artiste Yodelice.

LH Océanes : Hybridity est un véritable bouillon de culture (au sens positif du terme). Votre quotidien au Havre a-t-il inspiré sa composition ?

N.G. : Mes années d’études en sciences humaines et anthropologie sur les bancs de la fac du Havre ont contribué à développer mon intérêt à l’humain et au métissage culturel. Je vois un peu ce projet comme un « album conteneurs ». Chacun de ces conteneurs transporte un style de musique ou une ambiance différente mais ils ont tous la même destination : le port du Havre. Donc oui, ma ville a eu une véritable influence sur la composition de ce disque.

LH Océanes : À l’écoute de votre album on ressent ce besoin de voyager. Considérez-vous ce premier disque comme un navire prêt à embarquer vos auditeurs vers de nouveaux horizons ?

N.G. : Mon but est d’amener les gens vers quelque chose de différent, les faire changer d’air. Je tente de les faire voyager vers des horizons moins communs et leur faire découvrir d’autres contrées. Le Havre est par essence une ville très rock mais, avec cet album, je cherche à transporter mes auditeurs vers d’autres paysages musicaux.

LH Océanes : La grande mixité musicale de votre projet était-elle un objectif incontournable lors de la création de cet album ou bien s’est-elle construite au fil de sa conception ?

N.G. : Je me suis beaucoup laissé porter par le moment et l’instant. D’ailleurs le titre de l’album m’est venu assez tard, mais ça a été comme une évidence. Les voyages, notamment en Espagne, que j’ai fait durant la composition du projet m’ont aussi beaucoup influencé. Et, évidemment, il y a les rencontres que j’ai pu faire. Le travail avec les équipes du rappeur havrais Médine m’a permis de me replonger dans les sonorités rap, particulièrement dans l’un de ses courants actuels majeur que l’on appelle la trap. Cela m’a poussé à retravailler certains morceaux pour leur donner une teinte entre musique soul, un peu traditionnelle, et sonorités plus modernes de la trap. Cet album est vraiment le mélange de tout cela : les voyages, les rencontres et aussi mes humeurs lors de mon processus créatif.

LH Océanes : L’utilisation de la langue anglaise pour une grande partie de vos compositions est-il un choix vous permettant de vous ouvrir au monde, tout comme votre ville ?

N.G. : À la base, j’écoute beaucoup de musique afro-américaine et de hip-hop américain. Cette langue me correspond bien au niveau de la voix, des vibes et du feeling. Mais, en effet, c’est aussi une volonté d’ouverture et d’accessibilité pour le plus grand nombre. Mon morceau Clap Song a d’ailleurs été écouté dans plus de soixante pays !

LH Océanes : Si cet album était un lieu havrais emblématique ou un quartier havrais, lequel serait-il ?

N.G. : Je pense que ce serait la librairie Les Yeux d’Elsa. On y retrouve tout ce que j’aime, ce mélange des cultures. Il y a une tonne de livres et de vinyles pouvant nourrir la créativité. C’est un véritable lieu de rencontre et d’échange culturel. Alors oui, ce premier album pourrait être Les Yeux d’Elsa.

Album Hybridity disponible sur toutes les plateformes de streaming