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"Rendre au Havre ce qu'il m'a donné"

Jérémie Mion, skipper havrais qualifié pour les JO 2020 de Tokyo

Licencié à la Société des Régates du Havre, le skipper Jérémie Mion disputera les JO 2020 de Tokyo dans la catégorie 470 (en double avec le Rochelais Kévin Peponnet). Sa deuxième participation à cet événement planétaire.

  • lehavre.fr : Vous avez appris récemment votre sélection pour les Jeux de Tokyo, que ressentez-vous ?

Jérémie Mion : C’est top ! Je suis très fier, très content parce que cela représente beaucoup de travail. De plus, on le sait presque un an avant les Jeux, cela laisse le temps de se préparer. C’est ma deuxième sélection, donc cela a une saveur particulière, mais c’est aussi un peu différent : je suis moins impressionné, je vais mettre moins de temps à m’en remettre ! Il y a quatre ans, c’était « ouf » ! On est tellement peu à pouvoir se qualifier, il n’y a qu’un représentant par pays… Par ailleurs, je pense que, cette fois, on a des chances d’y disputer une médaille d’or.

  • lehavre.fr : D’autant que le lieu où se déroulera la compétition ne vous est pas inconnu.

J.M. : Oui, ce sera à Enoshima, qui a déjà accueilli trois épreuves auxquelles j’ai participé, dont le championnat du monde cet été. C’est un spot où les conditions peuvent être très variées, où on peut avoir de la vague, donc, techniquement, ce n’est pas un plan d’eau facile.

  • lehavre.fr : Comment se prépare-t-on à une telle échéance ?

J.M. : Nous sommes une quarantaine au total, uniquement des bénévoles. L’engagement des équipiers est fort : ils peuvent être sollicités jour et nuit, sur leur temps professionnel et personnel. Au-delà du cœur de mission et des risques, le dévouement des bénévoles fait la beauté d’un engagement qui peut être rapproché de celui des pompiers volontaires. La moitié de notre effectif est affectée à l’opérationnel, l’autre moitié, à des tâches administratives et événementielles, moins visibles mais qui sont vitales pour le fonctionnement de l’association. L’équipe est riche des horizons divers de ses membres. Chez nous, on trouve un psychologue, des pompiers, des employés du port, des douaniers, un chef d’entreprise…

  • lehavre.fr : Quels sont les souvenirs marquants de vos précédents JO à Rio en 2016 ?

J.M. : De me retrouver avec tous les sports, même à l’aéroport  avant d’arriver. C’était le sentiment d’être tous sur un pied d’égalité : on avait bossé chacun dans notre coin pour atteindre un même objectif. Là, on était tous rassemblés, alors qu’au long de l’année, on a plutôt l’impression d’être seuls. Et une fois dans le village, j’ai croisé aussi bien la petite gymnaste de 13 ans que le gros judoka de 140 kg ! Je voyais aussi le contraste entre les gens ayant une grande notoriété et les autres, il y avait différents statuts, mais à la fin, la médaille avait la même valeur pour chacun.

  • lehavre.fr : Pour vous préparer au mieux à cette échéance, vous allez devoir mettre entre parenthèses vos études de kiné ?

J.M. : J’ai en effet mis mes études en stand-by, tout en ayant la possibilité de les reprendre après les Jeux. Ce n’est pas simple de concilier les deux ! J’ai besoin de m’investir à fond dans ce que je fais. On verra ensuite si je reprends, parce que j’ai la chance d’être dans un sport dans lequel on peut travailler ensuite, qui propose un panel important d’activités. Je me dirigerai peut-être vers cela, on verra après les Jeux. En attendant, je suis à l’armée des Champions, je suis militaire au bataillon de Joinville dans la marine depuis un an et demi, ce qui me permet de vivre, tout simplement.

  • lehavre.fr : Vous êtes ambassadeur sportif de haut niveau pour Le Havre Seine Métropole.  Ce sera d’ailleurs la première fois qu’un ambassadeur sera aux JO ! Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

J.M. : Le Havre est une ville qui compte pour moi, j’y ai passé mon bac et y ai effectué des années de voile très importantes qui m’ont donné envie d’atteindre le  haut niveau par la suite. J’y ai beaucoup d’amis ainsi que des personnes ayant été essentielles dans ma construction sportive. Je me sens poussé, soutenu par la Ville, et je bénéficie également d’un apport financier primordial pour moi dans un sport pas tellement médiatisé, qui nécessite du matériel et donc coûte cher. Mon club aussi me soutient autant que possible et organise des campagnes auprès de ses adhérents. J’aimerais vraiment pouvoir m’entraîner au Havre plus souvent, c’est le problème du sport de haut niveau où on est obligé de se satelliser dans les pôles, à Marseille en ce qui me concerne. Je suis fier d’être ambassadeur, de véhiculer l’image du Havre à travers le monde, et d’y rester licencié. Remonter ici est à chaque fois un bon bol d’oxygène ! C’est Le Havre qui m’a permis d’éclore, de faire ce que je fais, et j’ai envie de lui rendre tout cela.