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Entretien
Un Été au Havre

"Shell, une forme de vie venue d'ailleurs, tombée là, sur le quai"

Un Été Au Havre - Baptiste Leroux, artiste prometteur et étudiant à l'ESADHaR, donne vie à Shell à la Anse Notre-Dame

Etudiant à l’ESADHaR, campus du Havre, Baptiste Leroux a été sélectionné pour participer à l’édition 2019 d’Un Eté Au Havre. Un artiste prometteur.

  • lehavre.fr : Comment votre proposition artistique a-t-elle été retenue pour figurer dans la programmation d’Un Eté Au Havre ?

Baptiste Leroux : Cette année, à l’ESDHaR, la section Art/Media/Environnement International dont je fais partie a reçu la visite de Jean Blaise, directeur artistique d’Un Eté Au Havre, sur l’invitation des professeurs Helen Evans et Heiko Hansen. Chaque élève a présenté en quelques minutes un projet artistique autour de la thématique architecturale. Ce qu’on nous a demandé, c’est d’imaginer une œuvre pour emmener les gens là où ils ne vont pas forcément, tout en relevant les défis liés à la réalisation d’une pièce dans l’espace public. Au terme d’un processus de sélection, mon projet a été retenu, ainsi que celui d’Antoine Dieu (Cabanes de plage).

  • lehavre.fr : Votre œuvre Shell est visible sur le Quai de l’Ile, Bassin du Roy. Quelle est son histoire ?

B.L. : Je suis parti d’une idée que j’ai eue lors d’un workshop : j’ai associé à un volume réel, une sorte de luminaire divisé en deux, avec une lumière en son centre, l’idée du quai, et de la coquille. J’ai modifié la forme de départ pour aboutir à un objet hybride, éclairé la nuit, qui peut rappeler un coquillage. J’ai voulu créer une entité autonome ; Shell, c’est un peu une forme de vie venue d’ailleurs, tombée là, sur le quai.

  • lehavre.fr : Une idée de la manière dont le public aborde votre œuvre ?

B.L. : Pour moi, la perception d’une œuvre est une sorte de mini-histoire qui se construit, depuis le moment où l’on aperçoit l’œuvre de loin à celui où l’on se rapproche au plus près. Le choix de la mise en lumière est aussi une façon d’ouvrir deux perceptions différentes, de jour et de nuit. Entrent également en compte, la façon dont on se déplace autour de l’œuvre, le niveau de la marée. La taille de la pièce répond aussi à un enjeu de visibilité.

  • lehavre.fr : Justement, c’est une œuvre imposante, conçue pour être présentée en plein air. Comment s’est passée sa réalisation ?

B.L. : L’une des étapes importantes, c’est la phase de prototypage, la conversion du volume digital vers le réel. Pour construire le volume final, j’ai travaillé avec Olivier Boisson, sculpteur, pendant un mois. En étant présent sur place, dans l’atelier d’Olivier, j’ai pu prendre des orientations artistiques lorsque c’était nécessaire. Entre les croquis de départ et la concrétisation, des questions se posent, des problématiques émergent : c’est là que la sculpture évolue. Finalement, quand l’œuvre a été installée sur le quai, j’ai aussi découvert des choses que je n’avais pas vues auparavant. J’espère que la pièce va continuer à évoluer, avec la marée qui va peut-être travailler la partie inférieure.

  • lehavre.fr : Finalement, Un Eté Au Havre, c’est quoi pour vous ?

B.L. : Je suis en cours d’études, et c’était une belle occasion de réaliser un projet de grande ampleur, avec les enjeux liés au hors-les-murs, dans un cadre qui sort de l’exposition habituelle. J’aime le côté accessible d’Un Eté Au Havre : c’est une manifestation qui touche tout le monde, du passionné d’art au riverain. Certaines personnes vont sans doute se retrouver face à l’œuvre que j’ai créée sans l’avoir cherché, et je trouve cela vraiment très intéressant !

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