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Entretien
Sport

« Vers la Fédérale 1 »

Club doyen du rugby français avec l’arrivée des Anglais en 1872, le HAC Rugby nourrit de belles ambitions pour cette saison et les années à venir. Gabriel Dubernet, l’un des trois co-présidents Ciel et Marine, évoque les actualités et projets du club.

  • lehavre.fr : Votre histoire au sein du club ?

Gabriel Dubernet : Depuis 4 ans, la nouvelle équipe dirigeante a lancé le projet « Vers la Fédérale 1 », le plus haut niveau de jeu amateur. Le dernier échelon avant le monde professionnel que sont la Pro D2 et le TOP 14. Malgré la crise sanitaire, nous repartons cette saison avec la même motivation et le même objectif. La plupart de nos partenaires nous ont renouvelé leur confiance. Nous avons assuré le recrutement nécessaire pour maintenir et améliorer le niveau de jeu des équipes. Le tout dans une maîtrise budgétaire de bon père de famille. Désormais, place au jeu !
Pour ma part, je suis arrivé au HAC Rugby à l’âge de 10 ans. Jusqu’à 25 ans, j’ai parcouru toutes les catégories sportives jusqu’à l’équipe première. À cette époque, le club évoluait en Division d’Honneur et en Fédérale 3.
Dix ans plus tard, je suis revenu au club pour que mes enfants pratiquent le rugby. L’occasion de m’investir auprès de l’équipe dirigeante. Depuis 2 ans, je suis l’un des trois co-présidents.

  • lehavre.fr : Pourquoi une co-présidence à la tête du club ?

G.D. : Nous sommes trois co-présidents réélus en juillet dernier. S’occuper d’un club de rugby est une passion mais aussi une charge de travail importante. La co-présidence nous permet de se répartir les rôles. Franck Mirebeau s’occupe de la gestion financière et juridique, Olivier Doutreleau se concentre sur les partenariats privés et j’ai en charge la communication ainsi que les installations sportives.
Une formule à trois qui se révèle essentielle quand on a l’ambition de se rapprocher du haut niveau. D’autant plus que nous sommes bénévoles et continuons d’exercer nos activités professionnelles en parallèle.

  • lehavre.fr : Quelles décisions sportives pour tenir vos objectifs ?

G.D. : Accéder à la Fédérale 1 implique d’augmenter notre niveau de jeu. Cela se traduit par un bon recrutement, à commencer par le coaching de l’équipe. Pour encadrer les deux équipes senior, nous avons nommé un manager sportif, secondé par deux entraîneurs et deux entraîneurs adjoints.
L’autre levier que nous avons activé pour nous renforcer est la formation des jeunes de 14 à 19 ans car ce sont les joueurs de demain. La formation des éducateurs continue pour répondre aux exigences fédérales.
Enfin, cette année, nous avons nommé le capitaine de l’équipe première, référent du pôle jeunes.

  • lehavre.fr : Quelles relations entretenez-vous avec les autres clubs ?

G.D. : Excellentes avec le Rouen Normandie Rugby (RNR) qui évolue en Pro D2. Depuis 2 ans, un échange sportif existe. Nous recrutons d’anciens joueurs du pôle jeunes du RNR, qui n’accèdent pas au groupe pro, mais souhaitent évoluer dans la région.
L’ascenseur marche dans les deux sens. Certains de nos joueurs atteignent un niveau supérieur à celui du club et aspirent donc à jouer en pro sous les couleurs du RNR.

  • lehavre.fr : Et avec les clubs havrais ?

G.D. : Au niveau des jeunes U14, U16 et U19, le Havre Rugby Club (HRC) et notre club se regroupent depuis quelques années pour les entraînements et les matches. Cela permet à chacun d’avoir un effectif plus conséquent pour aligner des équipes. Une entente qui fonctionne très bien. Pour la catégorie senior, des doubles licences sont mises en place cette saison permettant au Hacmen de venir épauler le HRC et vice-versa.

  • lehavre.fr : Et le développement du rugby féminin ?

G.D. : Nous portons une grande attention à cette question. Cela ne fait pas partie des objectifs du club car le HRC a déjà une équipe féminine (Les Dieselles) qui évolue à haut niveau. La place est pour eux. Nous apportons un soutien logistique et si nous avons des demandes en ce sens, nous les orientons vers les HRC. Un travail partenarial en bonne intelligence.

  • lehavre.fr : La FFR vous a proposé une montée en Fédérale 1, pourquoi n’êtes-vous montés dans l’ascenseur ?

G.D. : Bernard Laporte nous a contactés pendant la période de confinement pour nous proposer de monter directement en Fédérale 1. La proposition était alléchante, mais on a fait le choix de la raison. Un choix plus mesuré. Une montée exige des budgets plus importants. Nous n’étions pas armés et la crise sanitaire que nous traversons ne nous donnait aucune garantie financière. En termes d’organisation du bureau et des bénévoles engagés à faire vire le club, c’était trop tôt également.
En Fédérale 2, il y a une équipe première et une équipe réserve. En revanche, en Fédérale 1, il n’y a plus d’équipe réserve, seulement une équipe première et une équipe Espoirs. Nous aurions dû nous séparer de la moitié de l’effectif adulte ou trouver une autre formule pour les faire jouer, et organiser une équipe Espoirs avec des garçons entre 18 et 21 ans. Sportivement, c’était un défi  impossible à relever en trois mois. Humainement, une décision très éloignée de l’esprit d’équipe et de l’esprit de cohésion du club dont nous sommes garants.

  • lehavre.fr : Qu’en est-il de l’accompagnement de la Ville du Havre et de Le Havre Seine Métropole ?

G.D. : La Ville du Havre met à disposition du Stade Jules Deschaseaux pour les matches officiels ce qui nous permet d’accueillir près de 1 200 spectateurs, et de bénéficier de salons pour l’accueil d’après-match.
Évidemment, il y a un accompagnement financier par le biais de subventions annuelles.
Nous réfléchissons également ensemble à l’horizon 2022, année des 150 ans du club, à organiser des festivités et accueillir un match international.
Enfin, si nous réalisons notre objectif d’accéder à la Fédérale 1, nous travaillerons main dans la main à réaliser des aménagements pour les matches officiels : augmenter la capacité d’accueil public, équiper le stade d’éclairages pour jouer le samedi en nocturne.

  • lehavre.fr : D’autres projets à venir ?

G.D. : Le projet sportif « Vers la Fédérale 1 » est la locomotive du club, de ses 350 licenciés et de la soixantaine de bénévoles. Nous avons en tête un projet de sauvegarde patrimoniale du Stade Langstaff dont nous sommes résidents. Construit en 1882, il est le premier stade de rugby en France. L’idée d’une Fondation HAC Rugby permettrait d’acquérir et restaurer le stade, pour y réaliser, en plus de nos activités sportives, un musée du rugby. Même si le Sud-Ouest s’est emparé du jeu à XV, c’est par Le Havre que tout est arrivé !

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