Itinéraires abstraits

La saison hivernale du MuMa se place sous le signe d’une exploration de ses collections du XX^e siècle avec pour fil rouge l’abstraction, axe emblématique de ce siècle fertile. En dialogue avec les mouvements d’avant-garde de la fin du XIX^e siècle qui forment le cœur de son parcours permanent, quelque 80 œuvres rarement montrées retracent une histoire subjective de la non-figuration. En partant de la disparition du sujet, cette exploration invite à interroger certains styles qu’a pu prendre l’abstraction : dilution des formes de la nature morte (André Masson, Fernand Léger, Albert Gleizes), effacement du paysage (Nicolas de Staël, Olivier Debré, Geneviève Asse), pur langage plastique ou géométrique (Jean Hélion, Maurice Estève, Léon Gischia), importance du geste et sens de l’informel (Zao Wou-ki, Julius Baltazar), place accordée aux matériaux (Ladislas Kijno, Théo Kerg, Marc Devade), etc. Ce voyage sensible trace un itinéraire à travers des univers, sensations et couleurs qui s’offrent au regard comme une autre explication du monde, une ouverture à le percevoir différemment.

Une donation exceptionnelle

Parmi les artistes abstraits figure Julius Baltazar. Déjà présenté en 2022 lors de l’exposition Le vent. Cela qui ne peut être peint, le dessinateur et peintre français avait offert 50 dessins datés de 1981 à 2017. Itinéraires abstraits est l’occasion de présenter, pour la première fois au public dans un espace dédié, une partie de ses œuvres. Pour parfaire cette présentation et compléter le fonds, Julius Baltazar a ajouté quatre peintures à sa donation. Dans son œuvre, les compositions sont découpées en différents plans imbriqués les uns dans les autres. Si les frontières peintes et colorées qui les séparent sont floues, leur présence donne toutefois une profondeur à l’ensemble. Chaque œuvre est ainsi caractérisée par des variations.