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Service public

Policier municipal : plus qu'un métier, une vocation

Sylvain Thierry et Adeline Martins Canas nous présentent le métier de policier municipal

Dans le cadre du concours de Gardien-Brigadier qui se tiendra en Normandie en 2022, deux agents de la police municipale (PM) du Havre ont souhaité nous présenter leur métier dans l'espoir de susciter des vocations.

Pourriez-vous nous présenter votre parcours jusqu'ici ? 

Adeline Martins Canas : Après avoir travaillé pendant 13 ans dans le secteur de la comptabilité, j'ai souhaité me réorienter. J'ai entendu parler du concours de Gardien-Brigadier et j'ai été séduite par l'aspect proximité du métier de policier municipal : il ne s'agit pas uniquement de répression mais avant tout d'écoute et de contact avec les usagers. J'ai donc postulé pour devenir ASVP (agent de surveillance de la voie publique), ce qui m'a permis de prendre le temps de préparer le concours, que j'ai obtenu avant de rejoindre les rangs de la PM du Havre au sein de la brigade de proximité. 

Sylvain Thierry : Je suis dans la police municipale depuis 25 ans, aujourd'hui en tant que brigadier-chef principal, responsable de l'unité prévention sécurité routière, et aussi moniteur bâton. J'ai eu ma première expérience lors de mon service militaire que j'ai fait en gendarmerie, et j'ai beaucoup apprécié d'être au service de la population. J'ai passé le concours en 1996 et après 6 mois de formation, j'ai intégré la PM du Havre. Depuis, j'ai gravi les échelons et complété mes compétences en suivant de nombreuses formations, notamment dans le domaine de la prévention sécurité routière dans lequel je me suis spécialisé, et dans le maniement des armes pour devenir moniteur et former les nouvelles recrues. J'ai même repris mes études en 2019, à 48 ans, pour obtenir un diplôme universitaire dans le domaine de la sécurité routière et de la prévention des risques. 

Pouvez-vous décrire une journée type du métier de policier municipal ?

A.M.C. : En réalité... pas vraiment ! Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas dans la PM. Mais c'est justement ça qui est stimulant : on a une feuille de route donc on sait globalement où l'on va patrouiller, mais le reste dépend de ce qui se passe sur le terrain. En plus, l'initiative est encouragée au sein de la PM du Havre : si on souhaite prendre une journée pour se concentrer sur les infractions au code de la route par exemple, on peut. 

S.T. : Je peux faire des journées entières de patrouille ou bien de l'administratif, comme passer une après-midi dans une école pour sensibiliser à la sécurité routière : il n'y a pas vraiment de routine dans ce métier. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a 3 aspects principaux : le préventif, le dissuasif et le répressif. Ils sont aussi complémentaires qu'indissociables. L'objectif principal, c'est assurer la tranquillité des administrés et la salubrité de la voie publique. En plus de ces 2 volets, il y a également un volet proximité qui nous permet d'être directement au contact des gens et de leur être accessibles. 

Quelles sont les qualités indispensables pour faire carrière dans la police ? 

A.M.C. : Avant toute chose, je dirais qu'il faut une grande capacité d'écoute, mais aussi un certain sens moral, car nous représentons la ville et nous devons à ce titre d'être exemplaires. Bien sûr, ce métier requiert également une grande maîtrise de soi et de la diplomatie, ainsi qu'un goût pour le travail en équipe car un policier municipal ne travaille jamais seul. 

S.T. : En complément, il ne faut pas oublier qu'un policier doit avoir une bonne aptitude physique pour exercer son métier, c'est essentiel. Loyauté et discrétion sont également des qualités recherchées, ainsi qu'une certaine disponibilité, ce qui est peut-être aussi l'une des seules contraintes. Enfin, une bonne connaissance du terrain (environnement, vie économique et associative, habitants...) est un atout non négligeable pour être efficace en tant que policier. 

Quels sont les éléments qui font que vous aimez votre métier au quotidien ? 

A.M.C. : J'aime ce métier car il me fait me sentir utile au quotidien. C'est une vraie satisfaction que de contribuer à garder la ville propre et sécurisée, pour ses habitants mais aussi pour ses usagers, ceux qui y travaillent par exemple ou qui y viennent de façon ponctuelle. Aujourd'hui, on constate une véritable reconnaissance de la part des usagers : grâce à cette proximité que l'on met en place, il n'est pas rare que des personnes viennent nous voir pour nous remercier, c'est très gratifiant. 

S.T. : Ce que j'aime, c'est aussi le fait que c'est un métier en perpétuelle évolution : il s'adapte à la société dans laquelle nous vivons, et il est nécessaire de se former de façon presque continue afin d'évoluer avec lui. Un policier municipal ne pourra jamais s'ennuyer dans son métier : il y a toujours de nouvelles prérogatives qui nous sont confiées et qui requiert une évolution des méthodes de travail et des habitudes, c'est très stimulant. Par ailleurs, on peut choisir de se spécialiser dans une compétence spécifique, comme c'est mon cas avec la sécurité routière mais aussi d'autres unités comme la vidéoprotection ou la brigade cynophile, mais on peut aussi choisir d'être polyvalent et de naviguer entre plusieurs missions. 

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait attirer de nouvelles recrues à la PM du Havre ?

A.M.C. : Je trouve que la PM du Havre est une très bonne école pour débuter : c'est une grande ville mais qui reste à taille humaine, ce qui fait que les missions sont variées et accessibles, même aux débutants, c'est l'idéal pour apprendre le métier. Mais cela permet également de se projeter à long terme : on peut faire toute sa carrière à la PM du Havre sans pour autant avoir toujours la même mission ou la même spécialisation. Et puis, contrairement au fonctionnement de la police nationale, il n'y a pas d'affectations par secteur géographique, c'est l'agent qui décide, alors pour les locaux c'est la chance d'envisager une carrière à deux pas de chez soi !

S.T. : C'est vrai que le service de la PM du Havre est conséquent : cela nous permet d'avoir toutes les compétences dont nous pourrions avoir besoin en interne, y compris pour les besoins en formation sur de nouvelles compétences. Et plus nous serons nombreux ici, plus nous pourrons créer de nouvelles brigades avec de nouveaux secteurs de spécialisation. Dans le secteur de la sécurité, la demande est croissante, il y a de nombreux débouchés aujourd'hui dans ces métiers. Par ailleurs, les locaux que nous occupons aujourd'hui rue Coty sont très récents puisqu'ils ont été inaugurés en 2020, ce qui rend notre cadre de travail très agréable, tout comme le dojo qu'ils abritent et qui nous permet de nous entraîner dès qu'on a un peu de temps libre. 

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