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Culture
Un Été au Havre

Jean-Luc COURCOULT : « Le Géant est né au Havre ! »

Un Eté au Havre / Franciscopolis, par Royal de Luxe

Jeudi 6 juillet 2017. Au cœur d’une place des quartiers Sud, un Géant git, endormi. C’est un événement pour la population : le retour du Géant du Royal de Luxe. Rencontre avec Jean-Luc COURCOULT, fondateur, auteur et metteur en scène de la compagnie Royal de Luxe.

  • lehavre.fr : Le Géant est au Havre, endormi dans les quartiers Sud. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
    Jean-Luc COURCOULT : Je ne sais pas du tout comment il est arrivé là, ni ce qui va se passer ! Sincèrement ! Il porte son scaphandrier, j’en conclue qu’il est arrivé par la mer. Ce qui est assez logique, car la dernière fois qu’il était au Havre, il est parti en mer, sur un radeau... Mais ce qui s’est passé entre-temps, personnellement, je n’en sais rien !
  • Vous ne savez donc pas pourquoi nous sommes place Léon Carlier…
    J-L.C. : (Il réfléchit)… Peut-être, mais je dis bien « peut-être », que cela a un rapport secret avec les Docks, la cloche des Dockers toute proche, et l’histoire du Havre liée à Jules Durand. Ce lieu symbolique est celui où l’on sonnait pour appeler au travail. Le seul moyen d’avoir du travail était de répondre à cette cloche le matin à 6 heures.
  • Que ressentez-vous à la veille du réveil du Géant ?
    J-L.C. : J’ai une grande émotion… C’est une histoire de cœur immense, comme peut l’être l’histoire d’une famille, celle du Havre et des Géants. Ce genre de spectacle, que j’ai appelé la Saga des Géants, c’est justement ça, une histoire émotive et intime qui traverse l’espace et le temps. A l’origine, je voulais trouver le moyen de raconter une histoire à une ville entière. Et cela s’est fait à hauteur de Géant.
    Tout est parti de la première apparition du Géant, au Havre en 1993. Il a été inventé ici ! Il est arrivé sans prévenir personne. Il n’y avait pas les réseaux sociaux à l’époque, alors le bouche-à-oreille a fait naître cette superbe aventure populaire, cette rencontre d’une population avec un Géant. Je ne pensais pas qu’il y aurait une suite. Et puis très vite, la population a réclamé ce Géant qui faisait dès lors partie de leur vie. Et nous avons régulièrement raconté des histoires différentes.
  • Avez-vous déjà eu des réactions du public ?
    J-L.C. : Une femme ce matin est venue à ma rencontre. Elle avait 27 ans lors de la venue de la Petite Géante en 2006. Je lui ai demandé « Quel âge aviez-vous réellement ? ». « 6 ans ! ». Ce rapport avec les gens me fait énormément plaisir. Les jeunes, les moins jeunes, tous se font des souvenirs incroyable et je suis très sensible à leur manière de raconter cette histoire. C’est toute la particularité de cette saga : que le public lui-même raconte une histoire à travers le temps. Un jour tu as 6 ans, puis 17, puis 30 ans. Tu as des enfants et à ton tour, tu leur racontes cette histoire qui accompagne toute une vie.
  • Comment Le Havre vous inspire-t-elle ?
    J-L.C. : Tout d’abord en creusant dans le fonds du Havre ! En faisant des recherches très poussées sur son histoire, car si il y a un inconscient collectif, il y a aussi et surtout une histoire collective. Par exemple, ce spectacle se nomme « Franciscopolis » et c’est l’un des premiers noms donnés au Havre en 1517, en hommage à son créateur François Ier. Ensuite, c’est comme dans une histoire d’amour, il faut que ça change et que cela évolue continuellement. Les artistes sont là pour apporter cette dimension de poésie à une histoire résolument populaire et émotive.