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Votre petit café ? Il vient du Havre !

14e édition de la Transat Jacques Vabre - du 18 au 27 octobre au Havre

Avant le pétrole, un autre or noir a toujours fait la richesse du Havre. Numéro un mondial jusqu’aux années 30, Le Havre reste le premier port français pour le trafic du café.

Si les premiers grains de café arrivent sur les quais du Havre en 1728, le port fondé par François Ier devient la principale porte d’entrée du grain vert dès l’aube du XIXe siècle. Et le reste ! Venus des Antilles, d’Amérique centrale ou du sud, les trafics croissent inexorablement pour atteindre le rythme annuel des 100 000 tonnes importées un siècle plus tard. Les clippers, baptisés Les Hirondelles de Rio, construits aux chantiers navals du Havre, embarquent les denrées coloniales - dont le café, jusqu’à 400 tonnes par voyage depuis le Brésil. Le Havre, principal importateur de café en France depuis 1815, est aussi le plus important port en Europe pour le stockage et la distribution, avec 170 000 tonnes de café vert par an.

Rivale de New-York

De l’importation et du négoce naissent les docks d’entreposage et de nombreuses brûleries dont les activités de torréfaction approvisionnaient la France en grain prêt à consommer. Jusqu’à la fin des années 1930, Le Havre affirme sa position de place forte du négoce grâce à sa bourse internationale, alors la plus importante d’Europe, qui rivalise avec New York. Importateurs et courtiers en café se croisent et négocient alors avec frénésie des sacs de café par milliers. Ces transactions journalières fixaient les cours mondiaux des différentes variétés de cafés. Le négoce était entre les mains de familles protestantes, venues pour la plupart d’Allemagne et d’Europe centrale, sur le chemin de l’exil aux États-Unis. Les fortunes se faisaient alors aussi vite qu’elles se défaisaient, à la faveur ou non des spéculations. Après les bombardements de septembre 1944, les familles de négociants qui avaient suivi l’exode ne sont pas revenues et le café a perdu son rôle moteur dans l’activité portuaire.

Un bon air de café

Le souvenir de cette époque demeure de manière bien visible au Havre, dans la silhouette des longs entrepôts de brique bâtis sur le modèle anglais et qui servaient au stockage du café. Aujourd’hui réhabilités en centre commercial ou en centre de congrès, ils ont gardé les traces de leur glorieux passé : construits entre 1846 et 1884, les docks - Docks Vauban et Carré des Docks - situés de part et d’autre de l’actuel bassin Paul Vatine étaient aussi utilisés pour entreposer d’autres marchandises en transit comme le coton, les épices ou les fruits. Ils semblent aujourd’hui veiller sur les bateaux des concurrents de la Transat Jacques Vabre, prêts à refaire dans l'autre sens la route du café vers le Brésil. Et si au Havre comme ailleurs les multinationales ont éliminé les intermédiaires d’antan, les brûleries restent fidèles au Havre, au plus proche de la ressource débarquée. Voilà pourquoi cela sent souvent bon le café au Havre !

Archives - INA : Souvenez-vous ! C'était en 1993 à l'occasion de la première édition de la Route du Café, devenue aujourd'hui Transat Jacques Vabre. Le magazine Thalassa, présenté par Georges Pernoud, consacrait un reportage à l'histoire de ce petit grain vert, étroitement liée à celle du Havre, premier port d'importation du café en France.