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Guillaume Pirouelle, skipper : « Je veux porter haut les couleurs de la Normandie et réaliser mon rêve de course au large »

Choisi comme skipper de la Région Normandie, le jeune Havrais suit le bon cap et, dans le sillage de Charlie Dalin, cultive son ambition de course au large en solitaire.

  • lehavre.fr : À 26 ans, vous venez d’être sélectionné comme skipper de la Région Normandie. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?

Guillaume Pirouelle : La Région a créé le dispositif « skipper normand » afin de favoriser l’accès de jeunes sportifs de haut niveau à la course au large et valoriser l’image maritime du territoire. L’objectif est de sélectionner un navigateur prometteur, de l’équiper et de l’accompagner dans ses projets. Les 10 et 11 novembre derniers, j’ai remporté les suffrages du jury de sélection au terme de tests techniques et de parcours en mer en conditions réelles. C’est une vraie fierté et un nouveau départ pour moi.

  • lehavre.fr : Comment va se concrétiser cette sélection ?

G.P. : Je vais bénéficier ces trois prochaines années du Figaro Bénéteau III Région Normandie, bateau mis à ma disposition, et du soutien financier de la Région pour participer au championnat de France de course au large en solitaire. Pendant un an, je mènerai la saison en double avec Alexis Loison, le précédent lauréat. Avec lui, je disputerai un maximum de courses en double comme la Rolex Fastnet Race, le Tour de Bretagne, voire une transatlantique en juin prochain. En 2022, je serai seul maître à bord, notamment pour courir la mythique Solitaire puis, la saison suivante, à nouveau en duo avec le prochain lauréat du dispositif « skipper normand ».

  • lehavre.fr : Comment est née votre passion pour la voile ?

G.P. : Je suis arrivé au Havre à l’âge de 6 ans et me suis immédiatement inscrit dans un club de voile, le Sport Nautique et Plaisance du Havre (SNPH), où je suis toujours licencié. Mon père était fan de planche à voile et de sport nautique en général. J’ai débuté par de l’Optimist et fait de la compétition dès 8 ans. Vers l’âge de 11 ans, j’ai intégré la Ligue de Voile avec un très bon groupe et d’excellents entraîneurs. Dès lors, j’ai enregistré de bons résultats, devenant champion de France et 20e au championnat du monde. J’adorais déjà le nautisme mais ces résultats m’ont donné envie de continuer. Pendant 4 ans, Valentin Sipan et moi avons formé un très bon duo sur 420 avec des titres de champions de France, champions d’Europe jeunes ou vice-champions du monde. On a tous les deux fait des études d’ingénieurs avec le statut de sportif de haut niveau. On a pu faire la préparation olympique pour les jeux de Rio en 2016, et qualifié la France en 470 pour ces JO !

  • lehavre.fr : Et la course au large ?

G.P. : Fin 2016, j’ai pris part au projet de Coupe de l’America jeunes, ma première expérience en multicoque. Ces trois mois d’entraînement et d’apprentissage ont servi de révélateur. Parallèlement, j’ai eu de très bons résultats en trimaran lors des Tours de France à la Voile, dont une victoire en 2019. Seul ce cumul d’expériences m’a permis de m’intéresser à la course au large, car il faut être complet pour aborder cette discipline et maîtriser à la fois la météo, la stratégie, la technique. Ce parcours et mes résultats m’ont permis d’être choisi comme skipper par la Région. Mon projet est entièrement orienté vers la course au large, y compris professionnellement : je travaille comme ingénieur dans un bureau d’études honfleurais, spécialiste des équipements nautiques et qui équipe des bateaux actuellement en lice pour le Vendée Globe.

  • lehavre.fr : Les bateaux sont de plus en plus techniques. Qu’en est-il du Figaro Bénéteau III Région Normandie ?

G.P. : Lancé en 2019, le bateau est équipé de foils, ces ailes positionnées sous la coque et qui permettent littéralement au bateau de s’envoler : elles permettent d’accroître les performances du bateau grâce à une augmentation de la puissance et de la stabilité aux allures plus ouvertes, tout en diminuant la traînée. Le bateau nécessite donc une grande expérience afin de pouvoir exploiter au maximum ses potentialités et pouvoir prétendre aux premières places du championnat de France de course au large en Solitaire. J’ai pu naviguer quelques jours avec lui en novembre. Reprise des entraînements à la fin janvier avec l’objectif d’apprendre un maximum aux côtés d’Alexis Loizon. Et, pourquoi pas ?, prendre le départ de la prochaine Transat Jacques Vabre si l’opportunité se présente !