Entretien
Culture

"Un hommage aux femmes nourricières"

Daniel Leblond, artiste-peintre jésuite, expose seize créations-portraits de peinture sur bois jusqu'au 17 septembre 2018 à l'abbaye de Graville

En résonnance avec la beauté de l’Abbaye de Graville, Daniel Leblond, artiste-peintre jésuite, y exposera du 19 mai au 23 septembre 2018 seize créations-portraits de peinture sur bois.

  • lehavre.fr : Pouvez-vous retracer les grandes étapes de votre parcours artistique ?

Daniel Leblond : Depuis l’âge de 5 ans, je suis plongé dans l’image… J’ai d’abord fait beaucoup de photos puis j’ai étudié le cinéma à Paris. Voici plus de 30 ans, je me suis tourné vers la peinture. En parallèle à des cours à l’université, je me suis formé en atelier notamment auprès d’un maître qui avait travaillé avec Matisse. J’ai aussi beaucoup voyagé notamment au Japon où je me suis familiarisé avec des techniques de calligraphie et à Jérusalem où j’ai travaillé sur les icônes religieuses. Depuis plus de 20 ans, j’expose mon travail d’artiste-peintre au Québec, au Canada, en France, en Belgique, en Italie et aux États-Unis…

  • lehavre.fr : Vous vous consacrez également à d'autres activités périphériques ?

D.L. : Oui, je ne me contente pas de rester dans mon atelier de Montréal où je réalise l’essentiel de mes créations. Je propose aussi des « ateliers créatifs » pour aider les gens à développer leur capacité sensorielle à capter et à retraduire ce qui nous entoure. J’ai également une émission de radio au Québec où je reçois des artistes. Je suis aussi très impliqué dans la vie culturelle de Montréal où je dirige depuis longtemps un lieu en centre-ville consacré à différents types d’expressions artistiques portant en eux la dimension spirituelle de l’art. Je considère en effet que l’art véhicule une expérience spirituelle pour celui qui crée aussi bien que pour celui qui regarde. L’inspiration des artistes puise dans des racines très lointaines et créé une sorte de contact à l’intérieur de soi qui vient ensuite se matérialiser sur un support. Transmise par l’œuvre, cette dimension fait résonner le vécu et l’expérience profonde et individuelle du « spectateur-regardant », à condition tout de même qu’il en prenne le temps.

  • lehavre.fr : Ce qu'elles ont fait naître...Pourquoi ce beau titre ?

D.L. : Cette exposition est une sorte d’hommage aux femmes « nourricières » qui ont marqué ma vie personnelle et artistique et notamment à ma mère, la première d’entre-elles. Cette recherche s’inscrit dans la continuité d’une exposition précédente qui interrogeait la question de l’identité. Ce travail m’a permis aussi de me reconnecter avec la part du féminin en moi. Il est grand temps de reconnaître aujourd’hui que l’homme et la femme sont à parité parties prenantes de notre monde.

  • lehavre.fr : Que verrons-nous à cette exposition ?

D.L. : J’ai signé seize créations grands-formats de plus de 2 mètres de haut pour certaines d’entre elles, toutes réalisées à l’huile sur bois précieux. Posées sur des socles spécialement conçus, chaque pièce de bois exposée à la manière de stèles dans l’abbatiale a fait l’objet d’une sélection particulière auprès d’un collectionneur de bois, une matière extraordinaire qui m’a beaucoup inspiré pour cette exposition.

  • lehavre.fr : Quel regard portez-vous sur l'abbaye de Graville ?

D.L. : Cette exposition est née de la rencontre avec Élisabeth Leprêtre, conservateur en chef et directrice des musées d'Art et d'Histoire du Havre mais aussi avec ce lieu sacré et millénaire entouré d’espaces verts et de jardins. Cela m’a fortement inspiré dans le choix des bois précieux à l’aspect brut qui servent de supports à mes peintures.

Du 19 mai au 23 septembre à l’Abbaye de Graville - 53 Rue de l'Abbaye - 76600 Le Havre - Tout public - Tarif plein : 5 € - Tarif réduit : 3 €
Ouverture de 10 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 45 à 17 h 30 tous les jours sauf le mardi.

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