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Un Été au Havre

Le ballet flottant des maquettes de la French Lines

Un Eté au Havre / "Villes flottantes, trésors de la French Lines"

Le Grenier des Docks Vauban accueille, jusqu’au 8 octobre, l’exposition "Villes flottantes, trésors de la French Lines", scénographiée par Aurélien Bory. Normandie, France, Ville d’Alger, Washington… le metteur en scène met en mouvement de somptueuses maquettes de bateaux, très rarement dévoilées au grand public. Une occasion exceptionnelle de découvrir ces trésors sous une lumière nouvelle, dans ce qui s’apparente à un véritable ballet chorégraphié. Rencontre avec Aurélien Bory.

  • lehavre.fr : Vous êtes davantage renommé pour vos mises en scènes de spectacles. Pourquoi avoir accepté d’être le scénographe de cette exposition ?
    Aurélien Bory : Il y a toujours dans mon travail la notion de l’espace et du mouvement dans le déplacement. Pour "Villes flottantes", c’est un lieu qui m’a inspiré et particulièrement séduit : les réserves de la French Lines. Je voulais raconter l’histoire de cette association et de sa vocation de conservation et de mise en valeur du patrimoine de la Compagnie générale transatlantique et des Messageries maritimes. Réanimer la mémoire d’anciens paquebots et faire revivre ces maquettes, c’est également de l’ordre du mouvement.
  • lehavre.fr : Quel est le principe de votre scénographie ?
    A.B. : On a voulu recréer l’idée d’un océan miniature. Pour cela, dans le Grenier des Docks, le public pourra découvrir des maquettes de paquebots très rarement dévoilées, qui évoluent au sein de cet espace grâce à des automates balisés leur permettant de bouger de manière quasi-autonome. Chaque maquette est positionnée sur une grande boîte de bois qui abrite l’automate et est la reproduction de leur boîte de conservation au sein des réserves de la French Lines. Les jeux de lumière changeante comme des ciels achèvent de retraduire de manière quasi-fantomatique le déplacement des navires. C’est le rythme maritime et le monde de la contemplation.
  • lehavre.fr : Vous n’êtes pas d’origine havraise, mais vous semblez très attaché à ce patrimoine historique de la Porte Océane…
    A.B. : Travailler sur cette exposition fait sens dans mon histoire, après avoir vu plusieurs de mes spectacles joués ici, notamment au Volcan et, pendant que celui-ci était en travaux de rénovation, à l’ancienne Gare Maritime. La base de mon travail de metteur en scène, c’est donc l’espace. Ici, au Havre, le rapport à l’espace et à la lumière est absolument unique. C’est une ville très inspirante qui ne ressemble à nulle autre.
    De plus je souhaitais depuis longtemps travailler avec la French Lines, avec l’idée de remontrer un monde englouti, pourtant parfaitement contemporain. Ce n’est pas la mélancolie d’un monde disparu mais bel et bien le plaisir et la joie de valoriser le travail de mémoire de cette association. Le transport maritime draine un imaginaire plus ou moins personnel. Cette exposition offre l’occasion rare d’évoluer dans un monde entre fantasme, mémoire et réalité.